02/11/2020
Devoir de Lakevio du Goût N° 55
55ème devoir de Lakevio du Goût
J’en ai vu, des femmes et des hommes comme ça, sur des marches.
Je ne sais pas ce qu’ils faisaient là.
Peut-être le savez-vous.
Alors à lundi.
Pour qu’on le sache tous…
J'ai perdu mes clefs, je n'ai pas mon attestation, je risque de me faire contrôler et les 135 €uros d'amende représenteront mon budget nourriture du mois.
Mais que fait-il ?
Il devait arriver avant moi pour faire la cuisine.
Ah ! Il commence bien mon anniversaire...
Je vais encore retourner mon sac.
La doublure en est un peu déchirée, la clef a pu se glisser dedans.
Rien...
Et il n'arrive toujours pas et ne répond pas au téléphone.
J'essaie les poches de l'imperméable.
Là aussi c'est troué !
Je le secoue, je n'entend rien, j'ai beau tâter l'ourlet, toujours pas de clef.
Dire que dans mon bled de province, les voisins seraient déjà venus me dépanner.
Ici les gens passent, pressés et me regardent de travers.
Je n'ai pas mon masque, il doit être avec mes clefs.
Lorsque j'ai choisi de venir à Paris, je ne m'attendais à cette froideur, cette indifférence.
Même Louis me semble indifférent alors que je vis avec lui.
Je n'ai pas d'amie, je vais sans doute passer la nuit sur cet escalier.
En plus, j'ai faim mais je n'ose bouger, il peut encore arriver ce mufle.
09:28 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : devoir de lakevio-le goût, escalier, clef
26/10/2020
Silence on tourne.
Cette photo de Walker Evans semble nous dire quelque chose.
Elle me rappelle quelque chose.
Mais quoi ?
Peut-être un film...
Ou autre chose.
Si vous avez une idée, dites le lundi.
Je n'ai plus de boulot mais ma photo a fini par me servir.
Un cinéaste m'a trouvé "une gueule" et a décidé de me faire tourner dans son film.
Il paraît que je suis beau mais que je devrais sourire plus souvent.
Je n'aime pas ce milieu où on attend des heures pour tourner cinq minutes de film.
On me fait pleurer des larmes de glycérine en berçant un poupon de plastique alors que j'ai des enfants qui crèvent de faim à la maison...
Des hommes me tournent autour.
Même, ils me touchent.
Mon poing me démange mais la perspective de nourrir ma famille me retient.
"La Grande Dépression" au cinéma.
Ça, ça va être un grand film !
Je serai célèbre ou pas, mais je peux ébaucher un sourire.
Au studio au moins, ils sont tous bien nourris.
Le réalisateur est même un peu gras...
En plus, ils vont me faire tomber amoureux !
Amoureux quand on a le ventre vide ! Franchement...
Le film a été tourné.
Ce fut un énorme succès et au moins j'ai sauvé ma ferme et ma famille.
Je n'ai jamais voulu voir mon film...
09:36 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : cinéma, grande dépression, devoir de lakevio-le goût
19/10/2020
La chambre des dames
Dans cette toile de Matteo Massagrande, la chambre ne vous rappelle peut-être rien.
Peut-quelque chose.
Vous en direz plus lundi, j’espère.
Bon week-end, lectrices chéris.
Et lecteurs, bien sûr…
La situation était dangereuse, les femmes étaient menacées, elles avaient trouvé refuge dans cette chambre, juste pour accoucher, pour sauver leurs enfants qui, après la naissance, seraient élevés par le groupe.
Le "sixième hiver" était passé.
Le plus dur car depuis le commencement de la "grande crise" après les canicules et les inondations, les hommes avaient continué à maltraiter la terre.
La Terre se vengeait, l'homme devait lutter sur tous les fronts.
Contre les virus et les insectes inconnus dévastateurs de récoltes mais l'homme n'en avait cure.
Cet hiver, Paris n'était plus que glace, neige, et froid.
Il n'avait jamais fait si froid depuis des siècles.
Il n'y avait plus d'électricité, il était même impossible de trouver des bougies et le gel empêchait les grilles des magasins de s'ouvrir.
Les gens se battaient pour trois morceaux de bois et ils tuaient pour récupérer la viande avariée d'un congélateur ou pour une couverture.
Ils se moquaient de tous les trucs en "isme", ils n'avaient qu'une idéologie en tête SURVIVRE.
09:35 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : devoir de lakevio-le goût, inspiration ?
07/09/2020
Je faisais souvent ce rêve.
Traverser le pont du Carrousel un matin de printemps et découvrir l’entrée du Louvre sans une voiture.
Qu’en pensez-vous ?
Aimeriez-vous voir ça ?
Je l’ai vu et fait mais il n’est pas sûr que le rêver soit moins beau
Si vous ne l’avez pas fait, imaginez-le et dites le lundi, racontez votre rêve.
Voilà...
Lorsque je vois le Louvre en rêve, ce qui m'arrive rarement, voire plus du tout aujourd'hui, ce n'est pas un rêve.
C'est plutôt un cauchemar récurrent.
Malgré mon âge avancé, je suis quand même née après la guerre.
Je n'ai donc connu aucun bombardement.
Mes parents ne parlaient jamais de cette époque.
Quant à mon père, je comprends sa réticence, la Pologne ne laisse pas de "jolis souvenirs"...
Je dors, je rêve, c'est la guerre.
J'entends le sifflement des bombes.
Je sais que je vais mourir.
Je me réveille en sursaut et j'ai peur.
Ce n'est pas une fiction, j'ai fait ce rêve pendant des années.
Je ne le fais plus depuis très longtemps.
Mais je ne vais jamais au Louvre tôt le matin.
09:30 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : devoir de lakevio-le goût, rêve ou cauchemar
31/08/2020
46ème devoir de Lakevio du Goût
À la demande générale de Gwen toute seule, le devoir de Lakevio du Goût reprend du service.
C’est la rentrée.
La rentrée, ce sont des rencontres.
La rentrée, c’est la fin des vacances.
La rentrée, ce sont des séparations.
Cette toile de Mr Balding me dit quelque chose.
Mais quoi ?
Et à vous ?
Que dit-elle ?
Que vous inspire-t-elle ?
S’il vous plaît, lectrices chéries – et lecteurs -, dites le à tous lundi prochain.
Premier Septembre 2020.
Ce jour-là, ils avaient onze ans et n'étaient que "les petits sixième".
Ils ont fait leur rentrée le masque sur le nez.
Les enfants sont plus malins que les adultes, un masque, ça couvre la bouche ET le nez.
C'est un accessoire gênant mais obligatoire comme leur emploi du temps.
Premier septembre 2030.
Ils ont vingt et un ans et sont en troisième année de licence.
Ils font encore leur rentrée un masque sur le nez.
Ils ont connus des étés masqués, des hivers doux, des printemps démasqués, ils ont grandi avec la pandémie...
Comment ont-t-ils découvert qu'ils étaient amoureux ?
Un jour, comme tous les adolescents, ils ont retiré leur masque.
Transgression suprême depuis que Big Brother a pris le pouvoir.
Depuis ?
Ils se cachent pour se retrouver, s'aimer, oublier la peur.
Septembre 2030... Des enfants qui s'aiment...
Ne trouvez vous pas qu'il flotte un peu d'espoir à les regarder ?
09:32 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : devoir de lakevio-le goût, covid, espoir